À PROPOS
LE 30 NOVEMBRE, COMMÉMORATION DE L’EXODE DES JUIFS DES PAYS ARABES.
Le 23 juin 2014, la Knesset a adopté une loi fixant désormais au 30 novembre de chaque année, le « Jour de la Commémoration de l’expulsion et de l’exode des Juifs des États arabes et de l’Iran ».

DE LONGUES ANNÉES D'EFFORTS
pour réaffirmer l'importance de l'histoire et de la mémoire des communautés juives des pays arabes et de l'Iran.
Adoptée après de longues années d’efforts et de tractations, notamment d’organisations comme la JJAC (Justice for Jews from Arab Countries), cette loi a été signée par par le Président Shimon Peres, le Premier ministre Benyamin Netanyahu, par le Député Yuli Edelstein, Président de la Knesset, et par le Ministre des Retraités Uri Orbach.
Elle vient réaffirmer l’importance de l’histoire et de la mémoire des communautés juives des pays arabes et de l’Iran dans la société israélienne. Elle fait suite à la Déclaration de Jérusalem du 10 septembre 2012 sur la Justice pour les Juifs des pays arabes, qui rappelait et consacrait l’engagement de l'Etat d’Israël pour la défense des droits des Juifs originaires des pays arabes, la protection de leur patrimoine et la transmission de leur histoire.
La date du 30 novembre se réfère au début des persécutions systématiques des régimes des Etats arabes ou musulmans envers leurs communautés juives en représaille du vote du plan de partage de la Palestine mandataire en deux Etats, juif et arabe, le 29 novembre 1947, et qui venaient souvent prolonger des discriminations et exactions anti-juives antérieures au conflit israélo-arabe. En raison de ces persécutions, parfois ouvertes, parfois insidieuses, près de 850 000 Juifs des pays arabes durent quitter leurs foyers entre 1947 et 1972.
Ces communautés juives des pays arabes et d’Iran y résidaient depuis plus de 2500 ans, parfois plus de onze siècles avant la conquête arabo-musulmane. Après la conquête, elles se sont acculturées à la civilisation du nouvel empire, apportant une contribution importante à la culture arabo-musulmane. Elles furent néanmoins traitées comme des communautés étrangères par les régimes et les populations descendants des conquérants et soumises à un régime juridique discriminatoire et humiliant. Après le départ des Juifs, leur patrimoine dans les pays arabes et d’Iran fut confisqué ou détruit par des régimes soucieux d’effacer toute trace de “l’ennemi” de leur territoire.
Le conflit israélo-arabe fut longtemps le catalyseur de cette persécution aux causes plus anciennes, entravant les efforts pour protéger les biens et les personnes juives en terres arabes et préserver le patrimoine juif approprié ou détruit par les régimes arabes.

LES ACCORDS ABRAHAM
Ouverture d'une nouvelle ère des relations judéo-arabes
Néanmoins, les Accords d’Abraham de 2020, consacrant la normalisation des relations entre Israël et plusieurs Nations membres de la Ligue des Etats arabes, peuvent ouvrir une nouvelle ère des relations judéo-arabes, offrant une opportunité d’explorer les racines communes aux deux peuples, de promouvoir les échanges, la tolérance et une meilleurs compréhension entre les deux peuples en vue de de revivifier la vie culturelle d’Israël et des Nations arabes à travers la remise à l’honneur de ces communautés charnières. Mais un tel chemin passe nécessairement par la reconnaissance des torts infligés aux Juifs d’Orient consécutifs ou antérieurs à l’indépendance de l'Etat d’Israël.

DISCOURS DU PRÉSIDENT RIVLIN À L’OCCASION DE LA PREMIÈRE COMMÉMORATION DU 30 NOVEMBRE
"Cette histoire, doit être entendue au sein du système éducatif, dans les médias, dans les arts et dans les institutions officielles du pays"
“Avant même l'annonce de la création de l'État, et surtout après, les Juifs des pays arabes et d'Iran se sont retrouvés emprisonnés dans leur propre pays, soumis à des restrictions et à des persécutions, exposés sans protection, à des massacres et à des pillages - des émeutes de Tripoli à Aden. Beaucoup ont été expulsés. D'autres n'ont pas pu faire face aux persécutions et ont été contraints de quitter leur pays, laissant derrière eux des vies entières, des souvenirs, les tombes de leurs parents, une langue, une culture et des biens.
Pendant des années, leurs voix n'ont pas été entendues, et leur perte n'a pas été exprimée (...) Cette voix, cette histoire, doit être entendue au sein du système éducatif, dans les médias, dans les arts et dans les institutions officielles du pays, comme elle doit l'être également sur la scène internationale, afin de réparer l'injustice historique et d'assurer des réparations financières.
Aujourd'hui encore, Téhéran et Haled, Baghdad, Sana'a et Tripoli, sont des lieux interdits aux Juifs israéliens, et les trésors culturels et les biens laissés sur place ont été vandalisés et pillés, plus d'une fois par les régimes haineux. Cette journée, pour l'expulsion et l'exil des pays arabes et de l'Iran, est l'occasion de rendre une justice historique. Avec un point de vue rafraîchi et réfléchi, qui n'ignore pas les problèmes du passé. Mais plus que cela, cette journée nous demande de nous souvenir et d'embrasser dans nos cœurs les trésors culturels créés dans ces communautés juives des pays arabes et d'Iran, et d'apprendre à connaître le rôle important qu'elles ont joué dans la création de l'avenir commun tissé ici aujourd'hui, dans le cadre de l'histoire de l'État d'Israël."